Convergence s’adresse au croisement de différentes perspectives et d’idées multiples vers un sommet congruent, une confluence, une rencontre. Déstabiliser les Amériques: Hospitalités radicales et géographies intimes est une invitation à répondre de manière critique, esthétique et kinesthésique à l’idée “d'espaces de rencontre’’, terme infléchi par son histoire: colonisation, déplacement et recolonisation à travers les Amériques. Pendant que l’hospitalité invoque une série de relations invités-hôte (ceux qui partent-ceux qui restent), basées sur des rencontres sollicités, hospitalités radicales traite de l’éthique de ces assemblés et laisse entendre une nouvelle manière de coexister qui peut être utopique et génératrice d’idées politiques. Géographies intimes illuminent ces domaines micro politiques, les organismes, les lieux et les relations qui informent (et qui sont informées) par des cadres sociaux et culturels. Déstabiliser implique un mouvement, un changement dans lequel l’oisiveté est restructurée et contestée afin que l’on puisse réapprendre de ces inconforts, de ces perspectives changeantes. Déstabiliser les Amériques est conséquemment une invitation à déstructurer et aussi à reconstruire: évaluer notre propre emplacement en rapport avec l’un et l’autre et à l’intérieur de nos cadres respectifs, historiques et coloniales.
Au Canada, cet historique est devenu particulièrement pertinent en novembre 2015 lorsque le gouvernement a annoncé le parrainage de plus de 25 000 réfugiés Syriens. Les agents de presse internationaux ont dépeint un portrait de l’hospitalité du Canada qui contraste avec les rhétoriques de peur et de paranoïa, qui ont joués en défaveur du sort des réfugiés, ailleurs dans le monde. Par contre, les crises de suicide récentes des communautés autochtones à travers le Canada ont soulevés d’importantes questions quant au colonialisme canadien et à ses relations internationales. Quels gestes intimes et lieux imaginaires ont la capacité de générer de nouvelles possibilités politiques, des réseaux alternatifs de soutien ou de transcender les politiques actuelles? Comment générer ces endroits qui comprennent de tels historiques, partagés et conflictuelles à la fois, tout en restructurant les relations institutionnelles, inter/intra culturelle et coloniales? Comment peut-on contrer ces mouvements grandissant d’isolationnisme et de nationalisme? Comment la mobilité des migrants et les discours de multiculturalisme pourraient-ils émerger des structures coloniales et les exacerber tout à la fois? Comment, par l’entremise de l’art, de l’activisme et/ou de la pédagogie, pourrait-on déstabiliser un tel institutionnalisme? Déstabiliser les Amériques: Hospitalités radicales et géographies intimes invite à penser à ces domaines qui se chevauchent et se différencient: comment promulguer et contester les frontières étroites du colonialisme et la définition même de ce qu’est d’être un hôte, dans un environnement colonial? Qu’est-ce qu’implique un rassemblement sur ces terres coloniales? Convergence 2017 aura lieu à la même date que l’action de grâce canadienne, le jour de Christophe Colomb et, encore, la journée des peuples autochtones, de ce fait, marquant un moment idéal pour discuter et débattre des politiques de rencontre.
Les organisateurs de la Convergence 2017 invitent les étudiants de cycle supérieur ainsi que les artistes, activistes, et académiques émergents, à soumettre une proposition pour participer dans un de nos ateliers ou groupes de travail. Pour postuler, veuillez créer un seul PDF contenant tous les matériaux demandés, et envoyez-le à hemigsi@gmail.com avant la date limite (le 5 juin, 2017). Assurez-vous de marquer le nom de l’atelier ou du groupe de travail dont vous vous intéresser dans la ligne objet du courriel.
Veuillez consulter les descriptions des groupes de travail et des ateliers ci-dessous.
Co-rassembleurs: Megan Bailon (Université de Wisconsin-Madison), Andreea S. Micu (Université Northwestern), Jimena Ortuzar (Université de Toronto)
La hausse récente en migration et l’avancée mondiale du fascisme qui se passe couramment donne une urgence historique à la considération des initiatives migrantes populaires qui négocient les différences culturelles sous contraintes. Avec des nombres croissantes de migrants qui sont enfermés dans des centres de détention ou des camps de réfugiés, et la montée d’un nouveau mouvement d’asile, une poétique de confinement (imposée par l’État et le marché) ainsi qu’excès (provenant des pratiques résistantes) guide nos pensées. Ce groupe de travail examine comment les populations déplacées imaginent et présentent des modes alternatifs d’appartenir qui résistent l’État et son adoption d’une idéologie de libre marché. Nous cherchons à comprendre comment l’activisme quotidien, les rencontres intimes et les stratégies de création d’espace qui émergent de cette tension entre la mobilité et la contrainte engendrent des possibilités pour des formes organisées de résistance et de solidarité hors des limites de la citoyenneté formelle. Nous encourageons des soumissions qui envisagent ou qui développent les questions suivantes :
Pour postuler, veuillez nous envoyer:
Co-rassembleurs: Claudia Bernal (Université du Québec à Montréal), Em Piro (Université York), André Rosa (Universidade de Coimbra), et Leah Wilks (Université d’Illinois Urbana-Champaign)
À travers la conversation multilingue, les pratiques de mouvement, d’expression et d’autres exercices créatifs, nous allons explorer les thèmes entremêlés du Corps, de l’Espace et de l’Identité. En collaboration, nous allons créer une intervention artistique qui dérange la notion de frontières fixes comme étant le moyen principal de construire nos subjectivités. Qu’est-ce que cela signifie, de dérégler nos géographies, nos genres, nos sexualités, nos nationalités, nos races, nos âges, nos capacités, notre désir de piger et comprendre linguistiquement? Quels espaces de possibilités créatives nous sont ouvertes lorsque nous commençons sans langue commune—qu’elle soit corporelle ou discursive? Comment est-ce que nous pouvons créer des pratiques et espaces pour l’intime, étant un groupe « d’étrangers »? Comment est-ce que nous pouvons être présent dans l’inconnu?
Il pourrait y avoir des costumes, de l’opéra, des monologues, des sculptures, des interprétations, des lectures, des fêtes et des danses... les mondes que nous allons construire seront dirigés par les questions, désirs et pratiques transverses des participants. Ceci étant dit, cet atelier n’est pas limité à ceux qui ont une pratique artistique déjà existante. Nous demandons seulement que vous venez avec l’esprit ouvert et une curiosité envers la collaboration créative.
Avant Convergence, nous allons animer un partage virtuel de matériaux—de petits textes, sons et vidéos—qui stimulent nos imaginations.
Pendant Convergence, nous allons tous ensemble contaminer et désassembler nos modes de création-de-sens à travers des jeux, des exercices, des interventions et des rites. Bien que la majorité de notre communication se passera à travers le corps, nous allons aussi interagir dans de diverses langues parlées. Apportez celui ou celles que vous parlez—nous allons probablement inventer d’autres—et apportez aussi votre sens de l’humour.
Pour postuler, veuillez nous envoyer:
Co-rassembleurs: Santiago Tavera (Université Concordia) et Candace Thompson (Hunter College)
Thèmes
La notion d’« identité » va de soi tout en étant socialement répressive; c’est un concept qui nous enferme et nous ouvre des portes tout à la fois. Chaotique et discordante, et—comme nous tous—en constante mutation, la définition de soi est un couteau à double tranchant : un outil malléable capable à la fois de construire et de détruire. Il est crucial d’apprendre à l’utiliser adroitement.
Comment créer des structures artistiques qui permettent l’exploration de l’individualité dans le contexte d’un espace collectif? La polyphonie de nos voix peut-elle réécrire la notion de « vérité » avec des nuances de gris? Dans un monde où l’intelligence est de préférence stockée sur des serveurs et des puces, quelle information n’arrivons-nous pas à atteindre dans les disques durs et les logiciels de nos corps? Quand les données que nous trouvons en nous sont corrompues par des traumatismes personnels et historiques, à quels outils pouvons-nous avoir accès pour l’exploration et la guérison de soi? Comment transférer ce que nous trouvons en nous-même vers notre travail en tant que créateurs de médias digitaux, penseurs, activistes, citoyens? Si le but d’une synthèse/convergence globale est futile ou indésirable, quelles alternatives pouvons-nous proposer pour notre survie collective?
Objectifs/Cadre de travail
Notre atelier ira à la rencontre de ces questions sans espérer arriver vraiment à destination. Nous allons encourager la discussion parmi les participants qui travaillent sur la résolution de conflits entre récits collectifs et subjectifs, nos histoires et nos souhaits pour l’avenir. Par le biais de rituels créés collectivement, nous favoriserons la création de médias incarnés et désincarnés. L’usage de médias digitaux a le potentiel de simuler un état de désincarnation (élasticité, traduction…) qui rend possible l’altération des sens, repoussant les limites des seuils de perception et de la compréhension de l’espace, de soi et des autres. Des questions concernant la localisation et la dislocation, la migration et la transition, les héritages culturels, les traumatismes et les récits personnels—réels ou imaginaires—peuvent mener à la création d’œuvres intégrant des techniques d’enregistrement audio et vidéo, de surimpression vidéo, de réalité augmentée (RA), des installations et des performances.
Nous demandons aux participants de créer un espace inclusif où tous puissent exprimer leurs vérités respectives tout en écoutant avec empathie celles des autres.
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Co-rassembleurs: Amanda Gutierrez (Universitat de Girona), Aurelio Meza (Université Concordia University) et Cristina Alejandra Jiménez Gómez (Universidad Distrital)
Ce groupe-atelier cherche à tendre des ponts entre les concepts d’hostilité et d’hospitalité dans les carrefours où se rencontrent l’espace, le sensoriel, la vie urbaine, la perception, la représentation et l’art relationnel. Nous voulons critiquer la légitimité de la carte politique comme technique de domination, en l’opposant aux cartographies individuelles et subjectives qui permettent d’établir avec la ville une relation non régie par les seuls concepts urbanistiques. Nous sommes intéressés à explorer l’expérience urbaine concrète à travers les sens (principalement l’ouïe et la vue, mais aussi l’odorat, le toucher et le goût), en ayant recours à la promenade sensorielle comme outil de recherche dans l’expérience et l’identification des codes culturels. Ces techniques nous amèneront à reconnaître les gestuelles propres à la vie urbaine, ses dynamiques et ses temporalités. Quelle empreinte la ville laisse-t-elle sur le corps humain et sur ses gestes? Comment documenter ou intervenir dans les espaces marqués par certaines subjectivités dans/de la ville (lieux hostiles, lieux de désir, etc.), en relation avec les aspects sociaux, économiques ou politiques? Est-il possible de concevoir une approche éthique face aux dynamiques sociales, par le biais de l’immersion sensorielle? La méthodologie et la dynamique de travail mettront l’emphase sur l’expérience corporelle et sensorielle à travers la compilation, la réinterprétation et l’intervention de documents audiovisuels (principalement des cartes géographiques et du matériel audio et vidéo).
Pour postuler, veuillez nous envoyer:
Co-responsables : Ashley McAskill (Université Concordia), Marga Sequeira Cabrera (Université du Costa Rica) et Andrés López (Université de l’Indiana)
Comment les artistes, les théoriciens et les activistes peuvent-ils déplacer, déranger et bouleverser la compréhension et les représentations du handicap au sein de différentes géographies? Comment perturbent-ils les systèmes hérités qui ont traité le handicap comme une pathologie? Comment le handicap, qu’il soit visible, peu visible ou invisible, peut-il transformer les façons dont nous existons dans notre monde? Comment ces questions divergent-elles d’autres paradigmes propres à la géographie, au genre et à la sexualité? En nous concentrant sur la complexité géographique des lieux d’origine des membres de notre groupe de travail, nous allons explorer le rôle, tant culturel que matériel, de la géographie pour poser des conditions et des limites à la façon dont les différents corps peuvent interagir et interagissent tous les jours. Ces géographies, qu’elles soient régionales, micro et/ou intimes, éclairent notre compréhension et nos perceptions de ce que cela signifie d’être handicapé ou non.
Le groupe de travail cherche à capturer une variété de points de vue, notamment des perspectives sur le handicap tant internationales et multilingues, que de personnes avec différentes mobilités, temporairement non-handicapées ou ayant une expérience vécue du handicap. Pour ce faire, le groupe de travail explorera les façons diverses et complexes dont la géographie peut affecter et influencer les perceptions et les représentations du handicap. En invitant tous les êtres humains complexes qui s’y identifient de trop de façon pour toutes les citer, nous explorerons, à l’aide d’ateliers et de discussions, comment le handicap produit des façons d’exister qui sont génératrices. En employant de nouvelles perspectives, y compris quelques-unes émergeant de la « crip theory » (théorie crip), nous allons situer le handicap comme important mode de subjectification incarné (voir la description du groupe de travail Hemi « Performance & Incapacité » de 2014). Pour commencer ce travail, nous examinerons la manière dont nous imaginons notre propre structure de communication et la structure de notre groupe de travail, ainsi que la représentation et la présentation de notre propre travail aux autres membres du groupe.
Pour postuler, veuillez nous envoyer:
Un CV
Une courte biographie
Une déclaration d’intérêt (250-300 mots)
L’issue attendue et espérée pour ce groupe de travail
Veuillez indiquer tout ce qui vous semble important d’inclure dans l’espace dans lequel travaillera notre groupe de travail (p. ex. : espace silencieux? tableau noir? bureau d’ordinateur? éclairage particulier?)
Co-rassembleurs: Lilian Mengesha (Université Brown), Patricia Gomes (NYU) et James McMaster (NYU)
Quelles sont les formes d’entraide et d’affinités nécessaires à la survie et à la pérennité de la vie inhumaine à l’heure où une irréversible destruction écologique semble inévitable? Parler de vie inhumaine ne consiste pas seulement à reconnaître la vitalité des choses, plantes et animaux de l’Anthropocène mais aussi d’apprécier les sujets minoritaires pour qui la catégorie de l’Humain a été historiquement inhospitalière. Pour ces communautés assiégées—personnes de couleur, individus queer et trans, femmes, populations indigènes ou handicapées—la survie passe par des structures d’affinités alternatives organisées par la performance collective d’attentions qui reproduisent la vie elle-même. Au sein de différentes ontologies indigènes, l’humain n’est qu’un nœud mineur dans un grand réseau d’affinités. Quand et comment le concept de performance, parmi d’autres pratiques créatives, propose-t-il une façon d’être dépassant le cadre de notre espèce? Quelles sont les modalités de mouvement requis pour déplacer notre regard, pour réévaluer les termes de l’engagement avec lequel nous avons été disciplinés? En accord avec « Décoloniser les Amériques », cet atelier prétend cartographier la géographie intime des affinités qui sous-tendent l’inhumanité aux côtés d’artistes, intellectuels et activistes qui remettent en question la catégorie obsolète de l’Humain. Notre mission est de renverser la version euro-centrée de l’humain que la philosophe caribéenne Sylvia Wynter a tout simplement nommé « l’Homme ». Nous invitons les intellectuels, artistes et militants à nous rejoindre dans notre étude collective des mouvements de résistance, des interdépendances d’attention et des mondes au-delà de l’humain.
Pour postuler, veuillez nous envoyer:
Les participants sélectionnés feront circuler leur travail au sein de groupe avant le 5 septembre, donnant ainsi un mois au groupe pour préparer des réponses collectives.
Sujets éventuels:
Géo-corporéalités, changement de forme, cartographies des luttes
Challenges queer, indigènes et de la diaspora aux arrangements d’affinité hétéronormatifs
Colons de couleur, réfugiés, l’éthique de l’entraide décoloniale et la formation de coalitions
Sentiments et haptivité, subsistance émotionelle et affective
Travail reproductif et transnational/féminisme de couleur
Affinités posthumaines/inhumaines
Après les Lumières
Épistémologies de l’invalidité comme épistémologies du soin mutuel
Art terrestre et performance comme lieux de connaissance
Météo, climat(s) et atmosphère(s) en tant que scènes
Co-rassembleurs: Agustín Liarte Tiloca (Universidad Nacional de Córdoba) Matthew Robin-Nye (Université Concordia) et Joshua L. Truett (Université d’Ohio)
Ce groupe de travail s’intéresse à explorer les « géographies intimes » qui sont queer. Quels sont les endroits qui peuvent être connus à travers l’intimité, comment est-ce que nous pouvons les cartographier selon le désir, le refuge et les pratiques locales/de communauté? L’idée de la cartographie est une apte métaphore par laquelle nous pouvons analyser le corps et les pratiques érotiques—parmi d’autres—parce que le corps peut s’agir d’un territoire où se déroulent des luttes sociales et aussi parce qu’il est toujours en train de se transformer. Comment pourrions-nous concevoir et avancer vers la création d’une « espace utopique et queer », un endroit sauvage qui évoluera en même temps qu’un présent qui se renouvelle sans cesse; ou bien, la création de multiplicités par fabulation dans les pratiques de performances, d’installations, qui sont basées sur le text, et qui sont conceptuelles? Est-ce que l’identité/les pratiques peuvent s’agir d’un endroit, d’un état, ou d’une position?
Nous nous intéressons aux pratiques et aux corps qui (dé)structurent et qui défont le colonialisme dans les espaces et identités hétéro-et les homo-normatives. Comment est-ce que les corps et les pratiques peuvent-elles déchirer la logique et les structures normatives? Est-ce que l’on peut se réfugier dans des « espaces utopiques et queer »? Ou bien parmi les pratiques et connaissances indigènes? Parmi les espaces et plaisirs dites « déviantes »? Comment trouver ces routes alternatives? Comment les cartographier dans notre travail artistique et érudit? Notre groupe de travail cherche à analyser les pratiques sociales-artistiques-érotiques qui forment de divers moyens de comprendre les corps, les espaces et les identités.
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NB: Nous invitons des soumissions venant des artistes, des spécialistes et des artistes/spécialistes qui collaborent avec une variété de pratiques, espaces, et sortes d’intimités.
Co-rassembleurs: Katherine Achacoso (Université d’Hawai’i à Manoa), Zoë Heyn-Jones (Université York) & Casey Mecija (Université de Toronto)
Ce groupe de travail invite les artistes, intellectuels, activistes, leaders communautaires et travailleurs culturels à penser les questions d’Indigénéité, de solidarité et de franchissement de frontières différemment. Nous invitons les participants à reconsidérer le rapport binaire indigène-colon pour explorer comment les relations entre diaspora, migration, responsabilité coloniale et solidarité peuvent être réimaginées tout en restant enracinées dans la spécificité du lieu. Ensemble nous visiterons de multiples espaces communautaires afin d’explorer en quoi la conversation entre sites physiques et stratégies performatives se nourrit de ces relations. Nous réfléchirons sur la manière dont les états coloniaux des Amériques se caractérisent par des formes diverses de théâtre social et comment des alliés Indigènes et non-Indigènes ont pu mener une lutte émotionnelle et créative contre eux. Nous invitons les participants et intervenants culturels à réfléchir sur les tensions éthiques et les points d’entrée qui surgissent au moment d’interagir avec l’Indigénéité via le concept de performance. Ensemble nous nous poserons aussi les questions suivantes : Qu’est-ce que le travail créatif du colonialisme? À quoi le travail créatif de la performance décoloniale peut-il ressembler? Comment créer et maintenir des relations l’un avec l’autre et avec les terres sur lesquelles nous évoluons? En quoi les espaces virtuels compliquent-ils la notion de spécificité du site? Comment travailler de façon significative à la réconciliation à partir de positions complexes et compliquées? Comment ces positions sont-elles incarnées, promulguées et performées? Quels est la nature de la responsabilité requise par ces relations?
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Co-rassembleurs: Adina Radosh Sverdlin (Universidad Iberoamericana Ciudad de México, UIA), María del Carmen Macías (UIA), Silvia Muñoz (UIA), Carolina Céspedes Arce (UIA) et Constanza Millán (UIA).
La cartographie nous permet d’observer des phénomènes sociaux à travers différentes échelles spatiales et analytiques. En ce sens, on peut en déduire que la cartographie suggère comment les espaces, les personnes ou les groupes entrent en relation les uns avec les autres. Nous proposons donc de réfléchir sur la cartographie en tant que mode de production de connaissance relationnelle. Pour ce faire, le débat théorique et méthodologique se penchera particulièrement sur l’incidence-coïncidence entre la cartographie, la mémoire, l’espace et le temps. Nous discuterons des potentialités et des limites de la cartographie, en cherchant à tenter de représenter, évoquer et manifester ces courants, ces émotions, ces potentialités et ces sens qui vont souvent au-delà de leurs représentations, habituellement visuelles.
Nous cherchons à réfléchir sur ce thème par le biais d’un groupe de travail participatif où les co-animateurs ne seront pas seuls à exposer leurs recherches et leurs réflexions; ils le feront à l’intérieur d’un cercle d’apprentissage où les participant-e-s apporteront eux aussi leurs expériences et leurs questions. De plus, nous cherchons à appliquer la cartographie comme épistémologie et comme méthodologie pour démarquer les espaces en rapport avec la mobilité, causée par des déplacements forcés, des pèlerinages religieux ou des trajectoires quotidiennes collectives ou individuelles.
Pour ce faire, nous avons identifié trois thèmes de discussion:
L’atelier s’adressera aux participant(e)s intéressé(e)s, provenant de différents parcours et disciplines.
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Co-rassembleurs: Justin Abraham Linds (NYU), Marc Arthur (NYU) et Kelly Klein (Université d’Ohio State).
Cet atelier prendra en compte les rencontres corporelles coloniales et décoloniales avec la micro-vie, définie comme les formes de vie, matériaux et communautés allant du microscopique au microcosmique pouvant être contestées, reproduites ou expérimentées différemment selon que l’on se place du point de vue de la médecine, pratique artistique, nourriture/agriculture, sexe/sexualité et bien d’autres encore. La micro-vie inclut mais ne se limite pas aux micro-organismes, fluides corporels, matières chimiques et à la vie animale. En quoi la micro-vie vient-elle perturber notre compréhension de l’humain en tant que sujet autonome, et quelles sont les possibilités offertes par des constructions de soi et du monde plus justes, plus durables, plus vivables?
À Convergence, nous nous intéressons à l’archivage des pratiques et évènements qui établissent des liens de connections intimes entre l’humain et « l’autre » non-humain, construisant ainsi des espaces d’appartenance qui transcendent le simple sujet du (néo)libéralisme. Grâce à l’écriture, à la discussion et au mouvement, les participants se demanderont comment la classification des formes de vie peut venir perturber les interactions entre humains et non-humains mais aussi réaffirmer la cohérence de l’humain.
Avant de se rencontrer, les participants seront demander de lire une série de textes et de proposer un document de réponse ou un échantillon de performance (vidéo ou images). Chaque rencontre dans le cadre de Convergence débutera par une expérience de pensée performative avec mouvement improvisé et autres explorations artistiques de la « conscience cellulaire ». En guise d'événement de clôture sera organisée une visite à Artscape Gibraltar Point sur l'Île Centrale de Toronto (Toronto Centre Island) pour y rencontrer les artistes et activistes qui nous aideront à penser l’histoire des habitants humains et non-humains de ce territoire perturbé.
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Co-rassembleurs: Sarah Ashford Hard (Université de California Davis), David McIntosh et Farrah Miranda (York Université).
La gueule de bois du lendemain de l’Action de grâce est une troublante conversation à l’occasion d’un déjeuner sur la création artistique culinaire (food art) socialement engagée. Les participants et les animateurs se rencontrent à un endroit et un moment précis et forment une communauté imaginée. Le sommelier David McIntosh offrira un assortiment de mimosas et autres boissons
alcoolisées. Son geste amène le groupe à « goûter » les mensonges, aspirations et désirs des
colonisateurs en lien avec l’histoire de l’agriculture. Un petit kiosque de fruits et le studio de design de l’artiste Farrah Miranda fourniront la toile de fond visuelle pour cet atelier. À partir du kiosque, elle servira différents fruits et légumes cultivés et récoltés par des travailleurs migrants sur des territoires autochtones. L’atelier invite le public à réfléchir sur les possibilités de l’art socialement engagé en discutant de stratégies et d’alliances entre différents mouvements de décolonisation et de justice raciale, alimentaire et du travail.
Sarah Hart facilitera une performance dialogique entre les participant-e-s autour de la table (les gens et les produits que nous consommons). Grâce à une structure d’échanges qui attirera l’attention sur les rapports de pouvoir de la communication, nous discuterons de nos points de vue concernant l’endroit où nous nous situons à l’intérieur de l’écologie globale des goûts. Nous digérerons l’indigeste histoire de la colonisation et le marquage des corps à travers le récit discordant de l’État-nation. Nous remettrons en question les notions de communauté et d’appartenance, en nous demandant qui “nous” sommes et comment nous arrivons à cette définition. Nous admettrons qu’il y a des aspects que nous ne connaîtrons jamais sur les chemins que les uns et les autres (et les produits) ont emprunté pour arriver jusqu’ici, particulièrement ceux qui sont absents. Nous réfléchirons sur la production et la consommation des aliments et des identités en tant que point d’interaction.
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